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Page:Beowulf, trad. Botkine.djvu/80

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lande4 ; un chemin inconnu aux hommes s’étendait au-dessous. Un homme y pénétra et prit un objet précieux5 ……………………………………………………………

XXXII

Ce n’était pas volontairement que cet homme cherchait le trésor1, mais il était forcé de fuir les coups de la haine ; ce fut bientôt le moment où l’aspect effrayant du dragon ………………………… il vit un vase précieux et il y avait beaucoup d’autres objets dans la caverne, car c’était là que jadis un homme avait caché l’héritage d’une noble race. Tous étaient morts et le gardien du trésor quoique affligé de la perte de ses amis, désirait rester encore un peu de temps sur la terre afin d’y jouir de ces immenses richesses. La tombe était située près d’un cap de la mer2 ; L’homme déposa le trésor à l’intérieur, puis il prononça ces paroles3 :

« Garde cela à présent, ô terre ! les hommes ne posséderont plus ces biens : n’est-ce pas de toi, du reste, qu’ils les ont jadis obtenus ! Tous les hommes de mon peuple ont péri dans le combat, ils ont été goûter les joies de l’autre monde4. Personne n’est resté debout pour manier l’épée ou pour porter la coupe. Le casque doré va se dépouiller de son éclat, car ceux qui l’ont couvert de ses riches ornements ne sont plus ; la cotte de mailles qui avait résisté à la lame pénétrante des épées va maintenant se corrompre. Après la mort des guerriers la cuirasse cesse de couvrir leur sein dans les expéditions lointaines, la harpe joyeuse devient muette, le faucon ne vole plus dans la salle et le coursier rapide cesse de battre le sol de ses pieds. La mort a enlevé de nombreuses races d’hommes ! »

C’est ainsi qu’il se lamenta jour et nuit, jusqu’au moment où l’aiguillon de la mort le toucha au cœur. — Le dragon qui cherche les tombeaux et qui vole la nuit entouré de feu, vit le trésor ouvert ; il vint habiter le sou-