de là le remous des vagues monte
sombre vers les nuages, quand le vent agite
l’odieuse tempête, jusqu’à ce que l'air s'obscurcisse,
que les cieux pleurent. Ores le conseil secourable dépend
de nouveau de toi seul. Tu ne connais pas encore la résidence,
l’endroit hasardeux, où tu puisses trouver
l’être aux nombreux péchés ; cherche [la], si tu l’oses.
Je te compenserai en argent la querelle,
en biens anciens, comme je le fis auparavant,
en or enroulé, si tu [en] reviens. »
XXI.
Beowulf parla, l’enfant d’Ecgtheow :
« Ne sois pas en souci, homme circonspect : il est mieux pour chacun
qu’il venge son ami, que de s’inquiéter beaucoup.
Chacun de nous doit attendre la fin
de la vie de [ce] monde ; que celui qui [le] peut remporte
de l’honneur avant [sa] mort ; c’est là pour l’homme-lige
privé de vie le meilleur à la fin.
Lève-toi, gardien du royaume ; sortons rapidement
pour observer la route suivie par la parente de Grendel.
Je te le promets : elle n’échappera pas sous couvert protecteur
ni au sein de la campagne, ni au bois de la montagne,
ni au fond de l’océan, qu’elle aille où elle voudra.
Ce jour-ci, toi, aie patience pour
chacun de [tes] maux, comme je [l’] attends de toi[1] ».
Lors le vieillard se leva vivement, il remercia Dieu,
le puissant Seigneur, de ce que cet homme déclarait.
Lors pour Hrothgar un cheval fut bridé,
monture à la crinière onduleuse ; le prince avisé
s’avança resplendissant ; la troupe des fantassins
porteurs d’écus en tilleul se mit en marche. Les traces
étaient visibles au loin le long des sentiers de la forêt,
la route suivie sur le sol ; elle était allée droit[2]
sur le ténébreux marais, [elle] emportait inanimé
le plus excellent des vassaux apparentés [au roi],
de ceux qui avec Hrothgar veillaient sur le logis.
Lors l’enfant des nobles passa sur
des pentes pierreuses escarpées, des sentes étroites,
des sentiers solitaires resserrés, voie inconnue,
promontoires à pic, maisons nombreuses de monstres de mer.
Lui, avec un petit nombre d’hommes avisés,