Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/114

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de lumière, j’avais étudié la vie à tâtons, au milieu de chocs formidables, mais donnés plutôt que reçus ; car j’étais des bien armés dans la lice. Rencontrant l’amour, du premier coup je l’avais brisé. Maintenant, j’aimais Fanny. Assurément elle m’avait donné du bonheur ; assurément, je l’aimais. Hélas ! Mais, ce n’étaient là que choses secondaires, sans considération, sans éclat, et méritant à peine un sourire, ou un haussement d’épaules, de la part des gens sérieux. Beaucoup plus haut, brillait, au sommet social, ce phare des honneurs et de la fortune vers lequel je gravitais depuis ma naissance. Biens convoités, encore inconnus, tandis que le cœur de mon amante n’avait rien retenu de tous les bonheurs dont elle m’avait pu combler. Non, hésiter était impossible ; c’était folie. L’amour, le bonheur intime, cela ne tient pas généralement contre l’ironie ; mais les invoquer au nom d’une fille de rien, ma maîtresse, en vérité, c’eût été me perdre à jamais dans l’esprit public, et ce