Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/118

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personnelle. Il n’en était pas ainsi ; donc, toutes naïves et sans mauvaise intention qu’elles étaient, ces objections malencontreuses, qui n’avaient point demandé à naître, je m’irritai de les trouver sous mes pas et les regardai comme ennemies. Il me parut plus facile de les nier que de les combattre, et, tout en me gardant bien de révéler leur existence, je ne pus m’empêcher de les attaquer çà et là, préventivement, par des insinuations terribles, mais qu’elles seules pouvaient comprendre. Ce mémoire, que je comptais présenter à l’Académie des sciences, m’occupait beaucoup ; j’y pensais presque constamment, et il m’occasionnait dans le monde des distractions qui achevèrent de me poser en homme de génie dans mon entourage.

« Il me parut cependant à moi-même que mes distractions allaient trop loin, et je trouvai celles de ma femme sans excuse, lorsque je m’aperçus que nous dépensions à peu près le double de nos revenus. Il fallait obvier à