Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/164

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et attendit. L’impatience et la crainte l’agitaient. S’il avait pris un autre chemin ?

Bientôt, cependant, elle vit M. Talmant descendre de l’omnibus comme la première fois et enfiler la rue de la Monnaie. Alors, d’une main tremblante, glissant cinq francs dans la main du cocher, la jeune femme désigna son mari et ordonna de le suivre.

M. Talmant prit par le Pont-Neuf. Il marchait à grands pas sans tourner la tête, comme un homme préoccupé de son but. Rue Dauphine, il s’arrêta tout à coup devant une boutique de mercerie et modes, à demi fermée, où il entra.

« À présent, ma petite dame, que faut-il faire ? » demanda le cocher en se penchant vers Emmy d’un air familier et protecteur.

Elle le pria d’arrêter un peu plus loin, puis, le renvoyant, elle se dirigea vers la mercerie. Elle était toute pâle sous son voile baissé, tremblante, et ses mains crispées serraient avec force son manchon sur sa poitrine. Cependant, elle était résolue à s’éclairer.