charnues et bien dessinées, le menton fort et le bas du visage plein ; une taille abondante, mais ferme et gracieuse ; des bras à demi-nus, d’une beauté parfaite ; dans la physionomie quelque chose de hardi, de spirituel et de nonchalant ; le regard plein d’éclairs endormis ; une Athénienne, augmentée d’une grisette, avec l’accent de Paris.
En la regardant, le doux cœur d’Emmy se gonflait de haine. Plus cette femme lui semblait belle, plus elle la trouvait haïssable. Et quelque chose lui disait que cette beauté-là devait bien plus charmer M. Talmant que sa délicate beauté à elle, Emmy.
La demoiselle de magasin, prenant la parole, avait expliqué ce que demandait l’étrangère, et Mme Bodin, en femme entendue, proposait diverses combinaisons. Mais, en vérité, la nouvelle cliente était trop irrésolue ou trop distraite. Elle répondait à peine, songeant : « Il est là ! Mais comment le voir ? Vais-je partir sans une certitude ? »
Elle cherchait un expédient, quand l’objet