Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/182

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femme ne lui eût fait un devoir aussi absolu de cette démarche, il eût certainement trouvé des raisons de s’en dispenser.

On allait déjeuner. Emmy, en entendant la voix de son père dans le corridor, courut l’embrasser, un peu inquiète, et voulut l’entraîner dans le salon. Mais il la repoussa doucement :

« Ton mari est-il là ? je veux lui parler.

— Il est dans son cabinet, » murmura la jeune femme, et plus bas encore elle ajouta : « Que veux-tu lui dire ? Non. Viens, je t’en prie. Nous causerons.

— Laisse-moi, ma petite, c’est une chose que je dois faire ; il faut que ton mari sache que tes parents n’entendent pas que tu sois malheureuse. Ah ! par exemple ! c’est bien pour cela que nous t’avons mariée ! »

En même temps il heurtait à la porte du cabinet.

« Entrez, » dit M. Talmant.

Emmy, tremblante, s’éloigna.

Il y avait dans les traits du bonhomme,