Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/192

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vanté. Aussi bien, puisque vous n’avez ni âme, ni conscience, il est inutile de vous parler. Je ne sais pas comment je ferai, mais je défendrai ma fille. Et pourtant, vous êtes fou d’agir comme cela ; car enfin, que voulez-vous que fasse une jeune femme délaissée de son mari et qui se voit dépouillée de toute joie, de tout plaisir pour une étrangère ? Ne comprenez-vous pas que la maison devient pour elle comme une prison… Que bientôt elle doit perdre le goût de ses devoirs, porter ailleurs ses pensées… Le plus faible peut se venger, et maintenant elle ne vous doit rien…

— Vous croyez cela ! s’écria M. Talmant, dont le visage s’empourpra jusqu’aux yeux, — et ces yeux jetèrent des flammes. Ah ! vous croyez qu’elle pourrait se venger ? Eh bien, je le lui conseille ! On ne joue pas avec moi, monsieur ; je ne raisonne pas, moi, j’agis. Prenez garde à elle ! et aussi prenez garde à vous. Sortez ! sortez ! » répéta-t-il avec fureur en ouvrant la porte et en fou-