Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/224

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« Où allez-vous ? lui demanda-t-il.

— Prendre l’air un moment.

— Vous êtes folle ! il pleut ; il n’y a dehors que des affairés, et vous n’avez rien à faire ; restez.

— Mais, enfin, j’ai mal à la tête.

— Raison de plus ! Y pensez-vous ? Restez, vous dis-je, votre santé m’est trop chère pour que je puisse céder à un tel caprice. »

En parlant ainsi, il la regardait d’un air si haineux qu’elle frémit. Elle ôta son chapeau et se retira dans sa chambre. Mais Olivier ! qu’allait-il devenir ? lui qui attendait toujours sa lettre avec des transports d’impatience, lui qu’une heure de retard pouvait jeter dans une crise de doutes, de suppositions extrêmes, et peut-être pousser à de folles démarches.

En songeant à cela, Emmy médita de sortir malgré la défense de son mari. S’il s’en apercevait, comme c’était probable, eh bien, une fois de plus, elle subirait ses insultes, peut-être même le contact de sa main bru-