Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/237

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« Tu vas avoir froid, ma chérie, » dit la jeune mère ; et, saisissant l’enfant demi-nue, elle l’enveloppa de son sein et de ses bras. En contemplant cette jolie tête blonde, ses yeux se mouillèrent : « Paulette ! dit-elle en la serrant contre elle, Paulette ! ma chère fille ! » Un nouveau transport la prit au cœur et elle serra l’enfant plus fort encore, en répétant ! « Ma chère fille ! »

« Oh ! tu me fais mal, dit la petite. Qu’est-ce que tu as comme ça à pleurer toujours ? ajouta-t-elle avec son bégayement enfantin, les yeux fixés sur sa mère.

— Ce n’est rien, dit la jeune femme, rien, mon ange. » Et, fâchée d’avoir inquiété l’enfant, elle ouvrit la fenêtre en disant :

« Vois comme il fait beau ! »

Au dehors brillait un soleil radieux, ce doux premier soleil qui dore les feuilles naissantes et va éveiller sous la mousse les fleurs des bois. Des marmots joyeux gazouillaient sous la fenêtre. Sur le trottoir, en face, une jeune fille souriante choisissait un