Page:Bera - Double Histoire - Histoire d un fait divers.djvu/240

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toilette de l’enfant ; et elle ne pouvait se lasser de la regarder, allant et venant dans la chambre, de son petit air important et fier. — Comme elle était jolie ! sa Paulette ! Aux Tuileries, souvent, on se retournait pour la voir. Elle a le cœur bon aussi ; elle est aimante, autant qu’à cet âge on peut l’être. Emmy, du moins, est une heureuse mère. Cependant, plus elle contemple sa fille, plus ses yeux se remplissent de larmes, et elle se demande encore : « Mon Dieu, qu’ai-je donc ? »

Paulette partie avec la bonne, la jeune femme alla s’asseoir, toute pensive, dans le salon. Sur le canapé de velours bleu, cette harmonieuse figure, penchée, se détachait idéale ; et de la glace placée derrière elle les autres glaces la répétaient à l’envi.

Par moments, elle respirait fortement, tout oppressée ; elle regardait la pendule, puis le ciel. « N’aurons-nous pas de l’orage ? » se demandait-elle ; et de temps en temps elle pressait de la main son cœur agité.