Page:Berchoux - La Gastronomie, 1819.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
D’UN POETE. XV


pourrai jamais renoncer à mon petit talent, qui est une espèce de maladie incurable. INc me damnez pas pour cela, je vous prie, non plus que mes chers frères du côté d’Apollon, lesquels font, en vérité, leur purgatoire dans ce bas monde, par les peines et les inquiétudes qu’ils se donnent sur le pavé de Paris, pour aller de là à l’immortalité. Accordez-leur, en attendant, ainsi qu’à moi, de quoi vivre tout doucement sur la terre, où nous sommes presque toujours obèrés, souffreteux, mal logés, mal peignés, errans et vagabonds comme notre chef, le divin Homère, qui était aveugle par-dessus le marché. Faites-moi miséricorde, quoique je fasse cent sottises par jour, tout en parlant emphatiquement de vertu, de sagesse, d’humanité, de bienfaisance, de grandeur


2