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CHANT II.
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Vous allez l’éprouver. Déjà dans votre asile
Je vois les conviés arriver à la file ;
Je lis dans leurs regards le désir prononcé
De jouir du festin qui leur est annoncé.
Ils pressent par leurs vœux la cuisine tarilive ;
Ou s’y hâte pourtant ; la flamme la plus vive
Brille au sein du foyer et des fourneaux brûlants »
Où cuisent à la fois trente mets différens.
Une épaisse fumée y noircit l’atmosphère :
On respire à la ronde une odeur salutaire.
Autour du cuisinier on redouble d’ardeur ;
Des marmitons craintifs, haletant de chaleur,
S’em ? jarrassent l’un l’autre, et suffisent à peine
Aux soins multipliés que le service entraîne :
Mais leur chef, toujours calme, et fier d’être attendu,
Ne s’inquiète ])oint, car il a tout prévu.
Tel on voit, au moment d’une sanglante affaire,
Va prudent général mesurer la carrière.