Page:Berchoux - La Gastronomie, 1876, éd. Desvernay.djvu/40

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LA GASTRONOMIE. D’y fixer l’amitié, de s’y plaire sans cesse.. Et d’y déraisonner dans une douce ivresse.

Vous qui, jusqu’à ce jour, étrangers à mes lois. Avez suivi vos goûts sans méthode et sans choix; Qui, dans votre appétit réglé par l’habitude, Ne soupçonnez pas l’art dont j’ai fait mon étude, Ma voix va vous dicter d’importantes leçons : Venez à mon école, ô mes chers nourrissons!

Dois-je invoquer un dieu quand je puis me suffire. Quand je sens mon sujet qui m’échauffe et m’inspire? Mais la divinité qui préside aux festins Ici ne s’attend pas à d’injustes dédains. Approche, dieu joufflu de la mythologie; Cornus, viens me montrer ta mine réjouie. Souris à mon projet, et protège mes vers; Qu’ils soient dignes de toi comme de l’univers ; Je vais, dans mon ardeur poétique et divine. Mettre au rang des beaux-arts celui de la cuisine.

Je ne parlerai point de ces malheureux temps Où l’homme dédaignait la culture des champs, Et, n’ayant d’autre abri que la voûte azurée, Trouvait toujours partout sa table préparée.