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Page:Berenger - La Femme du capitaine Aubepin.djvu/236

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mières mesures de cette Retraite si connue, si entrainante et si martiale.

Puis elle s’ébranla, — masse lumineuse, harmonique et sonore, — et vint en droite ligne au quartier impérial, qu’elle semblait vouloir prendre d’assaut.

Les torches jetaient des lueurs fulgurantes ; une transparente fumée jouait autour des visages mâles ; les notes éclataient comme des fanfares infernales ; la marée d’hommes et d’instruments montait toujours.

Enfin elle toucha les grilles ; un pas de plus, elle les brisait. Il y eut un arrêt instantané parmi les marcheurs, non parmi les joueurs.

La première reprise de la Retraite de Crimée fut répétée avec un entrain nouveau ; puis le flot mouvant s’ouvrit, se sépara en tronçons enflammés, et se dispersa dans la plaine ; la musique de chaque régiment allait rejoindre son corps.

La Retraite aux flambeaux était finie, comme ensemble, et s’en allait mourante à travers les rues éclairées.

La foule jeta des hourras frénétiques et se ré-