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Page:Berenger - La Femme du capitaine Aubepin.djvu/238

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C’était comme un galop furieux de cheval emporté, ou plutôt de chevaux emportés, comme une charge de cavalerie à travers le camp.

Cela paraissait si extraordinaire, que le capitaine, soupçonnant vaguement un danger, rappela sa fille qui courait en avant, et la tint pressée contre lui.

Qu’était-ce donc en réalité ?

Une vingtaine de chevaux de lanciers, effrayés par le tapage indescriptible de la retraite et la vive clarté des illuminations, avaient rompu leurs liens, entrainé leurs piquets, et parcouraient à fond de train, comme une trombe vivante, le front de bandière dont ils occupaient toute la largeur.

À la lueur de l’illumination, M. Aubépin les vit apparaitre, crinière au vent, semblables à des bêtes apocalyptiques, faisant résonner le sol sous leurs sabots affolés.

Berthe, terrifiée, restait immobile.

Marie fit un cri. Son père l’enleva dans ses bras, appela Berthe, et se jeta désespérément du côté des tentes.

Ils avançaient comme le vent.

Berthe essaya de fuir. Trop d’émotions l’avaient