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Page:Berenger - La Femme du capitaine Aubepin.djvu/244

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Celui-ci l’entendit, redressa la tête, et ses lèvres frémirent ; mais il tenait encore la main de Berthe, et se tut.

Le docteur sauta près de la blessée, et le sinistre cortége se mit en marche, au pas, suivi des amis, des ennemis et des curieux.

Le comte de Curnil n’avait fait qu’entrevoir, à la clarté rouge des torches, le visage mourant de Berthe, et pourtant un souvenir l’inquiétait.

Il est certaines figures qui ne peuvent étre oubliées, et les circonstances dans lesquelles il avait autrefois vu celle de Berthe avaient été de nature à l’impressionner.

Il marchait pensif derrière la voiture. Près de lui marchaient Antonin et le capitaine, si absorbés tous deux, qu’ils ne s’apercevaient même plus de leur mutuel voisinage.

— Vicomte, dit tout à coup à voix basse le comte de Curnil, c’est bien elle, n’est-ce pas ?

— C’est elle ! répondit brièvement Antonin, dont la jeunesse, qu’il avait crue morte, saignait par les mille plaies de Berthe.

On arrivait à la maison Nicolle.