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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/101

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— Comme on vit mieux… le soir ! dit Georges de Maucler en laissant son regard profond aller à la dérive.

— Ce soir ! corrigea Valérie avec intention.

Le trésorier ne répondit pas. La jeune fille serra ses petites mains avec dépit.

Sosthène, que la présence de madame Duval n’empêchait que tout juste de se livrer à son lyrisme en face de Judith, se pencha vers elle :

— Si vous chantiez ? soupira-t-il.

Celle-ci secoua doucement la tête.

— Voyez comme la nuit est splendide et comme votre voix serait émouvante à cette heure sereine ! insista tendrement le jeune homme.

— Non, non, fit Judith, qui ne voulait pas céder si promptement à une telle prière.

— Pourquoi pas, mademoiselle ? ce serait très-joli, dit madame Duval en intervenant dans le débat ; n’est-ce pas, monsieur Gaussens ?

Le vaudevilliste, déjà mécontent de l’attitude de son ami, ne répondit que par un salut affirmatif. Mais, dans le grand silence, ces quelques paroles avaient été portées jusqu’à M. Gilmérin, qui trouva l’idée excellente.