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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/103

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canots se croisèrent pour féliciter la chanteuse.

À l’abri de ces bruits divers, Georges et Valérie, seuls silencieux, échangèrent un long regard ému. Les petites coquetteries de l’une étaient subitement devenues inutiles ; le stoïcisme de l’autre s’était envolé sur les ailes de cette amoureuse mélodie.

    « C’est l’amour profond et sans bornes ! »

murmura Georges,

    « Et le ciel et la mer sont contenus en lui ! »

acheva Valérie.

— Ah ! le ciel… la mer… et la terre !… et la vie !… et l’être tout entier ! continua le jeune homme, dont les lèvres si longtemps muettes semblèrent s’ouvrir enfin.

Un tressaillement de bonheur fit frissonner Valérie.

— Le pensez-vous vraiment ? interrogea-t-elle d’une voix basse.

— Je ne l’avais jamais compris comme à cette heure enivrante, répondit-il en se penchant vers elle.