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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/134

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près de ses lèvres et chuchota dans un souffle haletant :

— M. de Maucler a toute une famille… une femme… un enfant… comprenez-vous ?

Valérie se dressa sur ses pieds toute frémissante.

— Que prétendez-vous là ? s’écria-t-elle avec un regard enflammé, et de quelle indigne calomnie osez-vous bien vous faire l’écho ?

Eudoxie, préparée à cette explosion, conserva sa mine béate, sans l’ombre de ressentiment dans la voix en répondant ;

— Je savais bien, pauvre chère amie, que j’allais vous chagriner… vous l’avez voulu. Je regrette déjà ma faiblesse.

— Dites plutôt votre crédulité, car vous n’imaginez pas, je pense, qu’on puisse croire à cette fable ?

— Je suis de votre avis. Une pareille immoralité me paraît bien difficile à admettre chez un jeune homme si… convenable, et je me refuserais encore à l’évidence, si je n’avais vu, de mes yeux, le trésorier du 43e bataillon agir en maître chez cette madame Albert.