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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/140

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de ce chalet ; un luxueux équipage attendait devant cette grille ouverte.

Ce n’était point là que devait se cacher celle qu’on appelait madame Albert.

Tout à coup Valérie fit un haut-le-corps, et sa main nerveuse arrêta net le cocher. On venait de passer devant un pavillon petit, discret, ombreux, qui disait hautement à ses soupçons : « C’est là. »

— Rangez-vous contre le bois et attendez, dit aussitôt mademoiselle Gilmérin.

Le fiacre obéit d’autant plus promptement qu’il venait de cahoter pendant dix-huit kilomètres, sans s’arrêter, une famille de bourgeois qui cherchait son petit-cousin, fusilier au camp de Saint-Maur.

Valérie s’accota aux coussins poussiéreux, baissa le store et reprit silencieusement sa faction. Une grande heure passa. La jeune fille semblait pétrifiée, le cocher dormait profondément. On n’entendait même plus souffler l’infortunée gouvernante.

Cinq heures sonnèrent à l’hôpital militaire. Un joyeux cri d’enfant retentit. C’était un ado-