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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/169

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médiocrement fortunée, mais appartenant à cette classe de Parisiens vaniteux qui sacrifient beaucoup à l’apparence et jettent follement au vent d’une journée de plaisir le fruit d’une année de travail.

Peu de solidité dans le fond, beaucoup de brillant dans la forme, une élégante habitation, un service confortable, table ouverte, rien ne manquait pour faire du petit castel de la famille Gastès un lieu de réunion des plus recherchés.

MM. Gastès père et fils y avaient amené des chasseurs et des canotiers. Mesdames Gastès, l’une encore jeune, l’autre assez jolie, s’y créaient une petite cour d’adorateurs.

L’arrivée d’Albertine y fut chaleureusement fêtée. C’était un milieu bien différent de celui où elle avait vécu jusqu’alors, mais dont les usages élégants répondaient infiniment mieux à ses aspirations secrètes que les austérités du pensionnat.

Elle se jeta avec ivresse dans ce tourbillon de plaisirs inconnus, fêtes, bals, parties sur l’herbe, promenades en canot, courses à cheval, excursions dans la forêt. Ardente, spirituelle et en-