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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/179

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son innocence, chercha la main de la mourante.

— Vous avez assez souffert comme femme, comme sœur, comme mère, dit-elle ; Dieu vous doit un peu de bonheur.

Albertine eut un regard effrayé.

— Du bonheur ! répéta-t-elle. Eh ! qu’en ferais-je ? Je ne veux que mourir avec l’assurance de savoir mon fils aimé de Georges !… et Georges aimé de vous !

Valérie fit un geste ; mais Albertine, qui sentait la vie s’échapper de ses veines comme l’eau d’une source à demi tarie, repoussa doucement sa main.

— Aimez-le ! dit-elle d’un ton suppliant, aimez-le pour tout l’amour qu’il vous a gardé en se sacrifiant au plus héroïque point d’honneur fraternel.

— Mademoiselle, au nom du ciel !…

— Oui, oui, je le sais, je renverse toutes les lois reçues, toutes les convenances, en vous appelant à mon chevet pour vous parler ainsi, pour vous demander miséricorde et pitié en faveur de celui dont j’ai entraîné la ruine.