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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/18

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Tout d’abord, ce grand beau garçon-là avec sa taille élevée d’une suprême élégance, son teint mat, ses fines moustaches crânement relevées, la simplicité recherchée de ses façons de gentilhomme, parut une anomalie dans ces fonctions bureaucratiques.

Lui, trésorier ! c’est-à-dire éplucheur de comptes, assidu au travail, ferré sur les chiffres, enterré dans les paperasses, allons donc !… Il n’était pas fait pour s’endormir dans les somnolentes aridités de la section hors rang ; sa place future était à la droite du bataillon, comme adjudant-major ; la parade serait son triomphe, et les grandes manœuvres son avenir.

Voilà ce que disaient à haute voix les camarades indulgents. Les envieux ajoutaient tout bas que ce prudent jeune homme voulait ménager ses mains féminines et son front blanc en les mettant à l’abri des rudes exercices corporels de la vie militaire.

Il est probable que ces propos malveillants, — qu’on ne s’explique, du reste, que par l’usage à peu près général de confier ces fonctions spéciales à d’anciens sous-officiers qui ont prouvé leurs