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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/202

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tière, mais les malades, les affamés, les blessés restant encore en France.

M. Gilmérin, sa fille et le courageux Périllas, auquel un bon lit eût été infiniment plus nécessaire, obtinrent de se joindre aux membres de la Société qui escortaient le convoi.

Périllas, sous des habits bourgeois, la croix de Genève au bras, le front enveloppé de bandes, essaya d’abord de suivre les voitures. Bientôt il dut accepter d’y monter, ses jambes brisées ne le portaient plus, sa blessure enflammée le faisait atrocement souffrir.

— Pauvre ami ! que vous êtes dévoué et bon ! lui disait Valérie de sa voix caressante.

Et Périllas oubliait ses souffrances. Tarasque ! cette voix-là était bien capable de le guérir tout à fait.

L’impatience dévorait Valérie. Arriverait-on enfin dans ces montagnes ? et n’arriverait-on pas trop tard ?

Retrouverait-elle vivant celui qu’elle avait si chèrement aimé et auquel elle apportait l’immense joie de sa présence ? Il lui prenait envie de se lever et de crier à travers la campagne glacée :