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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/204

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Son grand front, renversé sur le manteau qui lui servait d’oreiller, était perlé de gouttes de sueur… une de ses mains, d’où le sang s’était retiré, pendait le long du grabat.

Silencieusement, Valérie s’agenouilla et prit cette main dans les siennes.

Il ouvrit les yeux, la reconnut !… une joie surhumaine éclaira ses traits livides. Il voulut parler, mais ce fut si bas, si bas, qu’en se penchant sur lui, à peine saisit-elle ce souffle d’ardente gratitude.

Elle aussi lui parlait avec douceur et passion. Tous s’étaient écartés avec respect. On voyait peu à peu les yeux éteints du capitaine se ranimer, s’humecter et sourire. Que lui disait-elle ? Une chose simple et grande qui devait transformer ce jour de deuil en un jour de soleil.

Il refusait pourtant, mais elle avait des mots irrésistibles pour le convaincre. On entendit les noms d’Albertine et du petit Georges.

Quand le blessé eut dit « oui » des yeux et des lèvres, elle courut au docteur qui causait tristement, sans espoir pour son malade, avec Périllas et M. Gilmérin.