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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/25

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de se retirer des affaires après avoir assuré son avenir et la dot de ses enfants.

Ni l’un ni l’autre, du reste, n’étaient aptes à lui succéder. Son fils, Sosthène Gilmérin, après des études capricieuses, s’était découvert un goût prononcé pour la peinture. Il avait dès lors abandonné tout projet d’occupation sérieuse, et barbouillait sur toile avec une ardeur digne d’un résultat moins fantaisiste.

Comme il était largement pensionné par son père, et très-généreux avec ses amis, ceux-ci lui persuadaient aisément que ses tableaux de genre étaient étourdissants et que l’air circulait entre les arbres violets de ses paysages. Pour M. Gilmérin, Sosthène était un des plus grands peintres de l’avenir.

Sa fille, mademoiselle Valérie Gilmérin, qui avait fait au couvent des Oiseaux les plus aristocratiques connaissances, ne pouvait décemment, en rentrant au logis, trouver son père à la tête d’une armée de commis, dirigeant des transactions commerciales !… sur une vaste échelle, il est vrai, mais enfin des transactions ! Non, c’était inadmissible. Son éducation, sa distinction, sa