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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/48

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ment contemplative qui semble entrevoir une autre image par delà la personnalité présente.

Eudoxie Boinvilliers en prit du dépit. Quoique physiquement insignifiante, elle couvait des prétentions positives et se tenait prête, à tout risque, à jeter résolûment l’hameçon de sa beauté du diable au premier célibataire passant à sa portée.

Le trésorier, infiniment supérieur à MM. Périllas et Lanternie, lui parut une proie désirable, et Dieu seul sait combien de fois, pendant la soirée, elle se repentit de n’avoir pas arboré une certaine toilette de mousseline blanche, à ramages verts, d’un effet, à son avis, irrésistible.

Mademoiselle de Clarande, priée de se mettre au piano, exécuta avec un brio extrême un caprice de Thalberg. Elle déploya infiniment plus de talent que d’expression dans cette exécution magistrale et laissa son auditoire plus émerveillé qu’émotionné.

Où elle se révéla musicienne accomplie, ce fut en chantant de sa voix souple, vibrante, d’une sonorité indicible dans les notes graves, d’une tendresse exquise dans les notes élevées, la romance d’Il Trovatore.