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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/64

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avec admiration et leur jetaient du pain qu’une bande de canards, plus agiles, enlevaient au passage.

Eudoxie, qui ne voulait pas laisser s’égarer sur des objets extérieurs l’amoureuse attention dont elle se croyait l’objet, entraîna sa mère et l’inflammable lieutenant vers une partie de bois moins fréquentée, où rien ne viendrait les distraire d’eux-mêmes, ni se jeter au travers des jolis riens qu’elle écoutait avec tant de vaniteux plaisir.

Ils suivirent donc un adorable petit chemin, juste assez large pour y passer deux de front, vrai sentier d’amoureux ou de poète, qui forçait la coquette à marcher un peu en avant, retournée à demi dans une attitude enfantine qu’elle jugeait devoir lui aller à merveille.

Et, de fait, le lieutenant Périllas, qui en était à ce moment à sa troisième brouille de la semaine avec une capricieuse et fantastique personne, Palmyre, Fraisinette ou Belles-Menottes, je ne sais au juste, prenait un certain plaisir à suivre du regard les mignardises de mademoiselle Boinvilliers.

Ce chemin aboutissait à la chaussée de l’Étang,