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Page:Berenger - Le Mariage du tresorier.djvu/69

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ment blottie dans un fauteuil étique, auprès d’un feu agonisant, attendait sa fille, qui n’était point encore rentrée de sa quatrième leçon de piano.

C’était là la meilleure ressource matérielle de ces deux femmes, qui avaient joué un rôle brillant naguère au 17e hussards. Trois ans à peine s’étaient écoulés depuis que le colonel de Clarande, irrémédiablement atteint par la blessure de la mise à la retraite, qui meurtrit et abat tant d’officiers encore verts, avait passé brusquement de l’activité brillante à la morne placidité de l’inaction.

Vainement Paris, où il s’était retiré, lui avait-il offert le spectacle de son panorama prestigieux ; c’était une organisation essentiellement militaire, que les choses de l’esprit intéressaient peu, que les plaisirs des yeux ne captivaient pas, que le mouvement des armes seul faisait vivre.

Il languit, dépérit et mourut au bout de quelques mois, bien plus du spleen, qui le dévorait, que de l’angine qu’il contracta un soir en s’attardant au Helder.