Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/13

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La portière s’était soulevée sans bruit, et une troisième jeune fille était entrée tout à point pour recueillir l’exclamation violente de Judith.

— Bon ! fit Marcelle… un sermon de Nestor.

Judith sourit dédaigneusement.

La nouvelle venue était de taille moyenne, un peu forte malgré sa jeunesse, vingt-trois ans peut-être ; une intelligence peu commune rayonnait dans sa physionomie incorrecte et bienveillante.

On ne pouvait avoir plus de douceur dans le regard, ni plus de gravité dans le sourire ; elle n’était point jolie ; un charme attractif émanait d’elle.

Ses sœurs l’appelaient Nestor, et mademoiselle Hortense de Clarande, l’aînée des trois jeunes filles, acceptait gaiement le surnom.

Marcelle s’était approchée de la fenêtre dont elle soulevait le rideau.

— Tu ne vois rien ? demanda madame de Clarande.

— Bien, maman.

Ici un soupir et un silence.

Tout à coup Marcelle fit un cri de joie.

— Voici mon père !… il traverse la cour…