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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/151

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tait pas suivi, mais le plus complet silence régnait dans le faubourg endormi.

Le mari et ses accolytes sont de pauvres hères ! pensa-t-il encore avec mépris.

L’eau de la Gère glissait mélancoliquement entre les grosses roues des fabriques, et les reflets du gaz tremblottaient à sa surface noirâtre.

Le commandant fit encore une centaine de pas, et examina avec une certaine hésitation une belle et grande maison qui portait haut son faîte couronné de cheminées et semblait baigner ses pieds dans la Gère.

C’était la maison de feu M. Myonnet, le riche fabricant de draps.

Après avoir tâtonné le long du mur, M. de Poitevy rencontra une sonnette qui rendit une vibration prolongée.

— On est capable de ne pas m’ouvrir si tard, songeait-il.

Au bout de quelques secondes, une femme de chambre parut, une lampe à la main.

— Mademoiselle, dit le commandant, je vous prie de porter mes excuses à madame Myonnet pour l’heure tardive où je me présente chez elle,