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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/154

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Il s’attendait aux pruderies mignardes d’une veuve provinciale dont on assiège la sonnette passé neuf heures.

Il trouvait, au contraire, une femme émue, simple, presque une amie.

— Pourquoi être sorti ce soir ? interrogea-t-elle en lui indiquant un siège.

— Pour vous voir d’abord, madame, pour les voir ensuite.

Elle tressaillit.

— Et vous… les avez vus ?

— Certainement.

— Ô Dieu !

— J’ai vu trois solides gaillards aplatis dans un angle sombre.

Madame Myonnet eut un léger tremblement dans la voix.

— Assez pour les reconnaître ?

— Leurs chapeaux rabattus à l’espagnole leur cachaient le visage…, et la lumière a paru les contrarier énormément.

— La lumière !… quelle lumière ?

Il sourit en montrant la lanterne sourde éteinte.

— Voici mes armes, dit-il.