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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/163

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tures de foin odorant s’alignaient à la file. C’était jour de marché, il est vrai, mais le marché ne se tenait pas là.

Des paysans, chargés de volailles vivantes et bruyantes, des campagnardes, ployant sous les paniers de beurre et d’œufs, attendaient, groupés sur le seuil de la maison de la veuve ou rangé dans le vestibule.

Ce fut à grand’peine que le coquet équipage put se faire une trouée au milieu de ce déploiement de richesses agricoles et de personnalités agrestes.

M. de Poitevy sauta à terre, jeta les rênes à son groom, et pénétra dans la maison en promenant autour de lui un regard surpris et railleur.

Justine, debout au milieu du vestibule, appelait chaque paysan par son nom, lui parlait comme à une ancienne connaissance, et le faisait entrer dans une immense salle à manger qui occupait une partie du rez-de-chaussée.

En apercevant le commandant, la soubrette, qui était investie de toute la confiance de sa maîtresse, vint à lui avec empressement.