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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/184

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Vienne dans la soirée, à la fraîcheur sereine, laissant son joli cheval arabe piaffer d’impatience sous l’allure modérée à laquelle il le condamnait.

Parfois, on attelait la calèche, et l’une de ces dames venait surprendre le colonel, faire des emplettes matinales ou s’assurer de la présence de quelques visiteurs de l’intimité pour le dimanche suivant.

C’était là, du reste, la seule distraction de celle vie paisible.

Marcelle et son mari passaient régulièrement un ou deux jours par semaine à la Bouletière.

Le commandant Adalbert de Poitevy, M. et madame Fontille, la petite famille du capitaine Aubépin et deux ou trois officiers triés sur le volet, composaient la série ordinaire des invités.

Ces jours-là, la Bouletière prenait un grand air d’animation. On dressait la table sous les platanes ; on causait gaiement et longuement à la clarté douce de la lune et l’on reprenait le chemin de la ville, le plus tard possible, en caravane, en se donnant rendez-vous pour le dimanche suivant.

Un matin, Judith, qui méditait une très-sérieuse conférence avec sa couturière, — car la