Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/187

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— Rien… rien… affaires de service.

— Et cette lettre que vous dévorez des yeux… est-ce aussi une affaire de service ?

— Je le crois parbleu bien !

— Ah ! pardon… j’aurais cru, à la façon dont vous la considériez, qu’elle vous offrait un intérêt tout particulier.

— Je l’étudie… car je dois, comme chef de corps, apostiller cette importante missive, fit-il d’une voix impatiente.

Et le colonel, dont une secrète colère faisait trembler la main, déplia sur son bureau la lettre que M. de Poitevy venait de lui apporter.

Elle était sur papier ministre, écrite en caractères merveilleusement moulés.

Judith fit discrètement un pas en arrière, mais, dévorée de curiosité, avertie par je ne sais quel pressentiment que cette lettre d’affaires pouvait la toucher en quelque point, elle se rapprocha du fauteuil, avança la tête et lut distinctement par-dessus l’épaule du colonel absorbé :

« Mon colonel,

« J’ai l’honneur de vous adresser, pour être transmise à M. le ministre de la guerre, après