Aller au contenu

Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/206

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Lorsqu’elle se tut, il murmura en la regardant avec extase :

— Parlez encore !

Judith eut un rire aigu qui, sous une gaieté contrainte, cachait son malaise.

— Serait-ce, par hasard, la rançon que vous exigez, seigneur Fra-Diavolo ?

Elle riait toujours du bout des dents, et son regard restait sévère. Lui, tremblait.

— Oh ! fit-il d’un ton doux et bas, que vous dirai-je que vous n’ayez compris ?… J’étais absent depuis bien des jours… je ne savais rien de vous… et quelle tristesse j’avais laissée là-bas !

— La santé de madame votre mère ?…

— Ne se rétablit pas… nous la conserverons peut-être… nous ne la guérirons jamais.

Judith crut devoir cesser de sourire.

— Je suis revenu… et… j’avoue ma faiblesse. Le premier site que j’ai voulu parcourir, c’est celui que vous habitez… le seul air doux à respirer pour moi a été celui qui vous fait vivre…

— Monsieur !…

— Hier, avant-hier, aujourd’hui, je suis venu