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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/208

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que sa propre humiliation n’avait pas corrigée, fit quelques pas en avant.

Le pauvre amoureux n’osa pas la retenir, quoiqu’il y eût assez de douleur et de passion dans ses yeux pour faire pardonner le romanesque de sa démarche et le lyrisme de son explication.

Elle s’était déjà éloignée de toute la longueur d’une allée, lorsqu’un cri d’enfant, un cri de souffrance à n’en pouvoir douter, parvint à ses oreilles.

Pour la première fois depuis une heure, elle se ressouvint de Bébé et jeta un regard inquiet dans les massifs.

Elle ne vit rien. La plainte se répéta pourtant à sa gauche et, suivant cette indication, elle tourna brusquement dans un autre sentier.

Au pied d’un arbre, l’enfant était étendu et gémissait.

— Qu’as-tu ? demanda-t-elle en courant à lui, plus mécontente encore qu’effrayée.

Bébé montra sa tête ; elle vit du sang et eut peur.

Il portait au front une blessure assez large, qui semblait peu profonde, d’où le sang s’échap-