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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/212

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rassuré de se sentir dans les bras caressants de sa grande amie.

Elle le coucha, le pansa, le consola, l’endormit… puis, avec des tressaillements d’effroi, elle attendit, à son chevet, l’arrivée prévue du capitaine Aubépin.

Madame de Clarande, — en protestant que les enfants étrangers, dont on a la faiblesse de se charger, n’attirent jamais que des désagréments, — fut chargée de le prévenir.

Le père, en apercevant son fils avec un bandeau sanglant sur le front, ne fit qu’un bond jusqu’au petit lit et contempla, avec des yeux navrés, ce visage bleui.

Le souvenir de la perte qu’il avait faite autrefois lui revint peut-être à l’esprit, car on l’entendit murmurer :

— Du sang !… encore du sang !

Madame Fontille, qui le suivait, le calma d’un seul geste mieux que tous les raisonnements.

Elle lui montra Hortense silencieuse, accablée, dont les yeux pleins de larmes semblaient demander grâce.

— Ah ! papa ! s’écria la petite Marie avec