Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

La veille du départ, le commandant Adalbert de Poitevy se présenta au bureau du colonel pour le prier de transmettre sa démission au ministre de la guerre. M. de Clarande le regarda d’un œil féroce et lui répondit sèchement :

— Adressez-vous au lieutenant-colonel, Monsieur ; je n’ai plus l’honneur, à partir de ce matin, de commander votre régiment.

Et il lui tourna le dos pour cacher l’émotion qui le gagnait.

Ce même jour, madame Fontille, brisée, rouée, rendue — elle avait surveillé la confection des malles faites par son mari — reposait dans un grand fauteuil sa rotondité surmenée, lorsque sa porte, brusquement ouverte, donna passage à la petite Marie, que suivait le capitaine Aubépin.

— Quel bonheur ! comment êtes-vous ici ? exclama madame Fontille.

— Nous venons de Saint-Étienne pour vous voir, ma cousine, avant votre départ, dit le capitaine.

— Et aussi pour voir mon amie Hortense, ajouta la fillette.