Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/238

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— Et il se retire à Paris. Hortense prêchait pour la campagne ; mais mademoiselle Judith ayant déclaré qu’elle ne saurait y demeurer, la famille réduira ses dépenses et vivra bien modestement dans la grande ville.

— Ma cousine, je voudrais… je ne sais comment vous dire cela…

— Cela ne m’étonne pas, un rien vous embarrasse ; voyons, essayez quand même.

— J’ai hérité d’une vieille tante, j’ai de l’aisance maintenant, je suis las de la vie militaire… Si mademoiselle de Clarande voulait me faire l’honneur de m’accorder sa main… sans dot… je serais mille fois trop heureux.

— C’est cela que vous n’osiez pas articuler ?

— Je quitterais volontiers le service pour la campagne et la vie de famille.

— Eh bien ! nous allons le lui demander à elle-même.

On entendait en effet, dans l’antichambre, les cris de joie de Marie, qui acclamait Hortense, sa chère Hortense, sa grande amie.

La fille du colonel apparut sur le seuil du salon, portant Marie suspendue à son cou, tout émue,