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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/42

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— Tu le vois.

— Faites un crochet, je vous prie ; allez jusqu’à la rue Neuve et envoyez-moi mon accordeur de piano.

— Tout de suite ?

— Tout de suite.

— Oui, ma chérie ! dit docilement le colonel. Nestor ne se permit même pas un demi-sourire.

Elle se suspendit au bras de son père, et tous deux arpentèrent lestement le quai, le cours de la caserne et le cours Romestang, au bout duquel demeurait madame Fontille.

Avec un certain étonnement, Hortense reconnut, à quelques pas en avant, le père et les enfants, leurs mystérieux voisins.

Ils marchaient avec lenteur, serrés les uns contre les autres, pour mieux résister au vent froid qui soufflait.

La surprise de la jeune fille augmenta lorsqu’elle les vit entrer dans la maison qu’habitait le commandant Fontille, gravir l’escalier qu’elle montait elle-même, et s’arrêter devant la porte même où elle allait sonner.

Le colonel, lui, avait oublié ses occupations