Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/74

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Mais, quoique son empressement auprès de la jeune fille prît peu à peu tous les caractères d’une cour assidue, la prudence dont il était amplement doué le retint constamment en deçà d’une démarche trop positive.

Le commandant de Poitevy avait pour règle de conduite de ne jamais consulter le cœur lorsqu’il s’agissait d’affaires.

Après trois ou quatre réunions dansantes que la mi-Carême et la semaine de Pâques permirent d’offrir à la population viennoise, la ville tout entière, avec la promptitude d’inductions qui est le propre de la province, tirait hardiment les conclusions les plus carrées des petits manèges galants de MM. Samson et de Poitevy.

Leur attitude auprès de Judith était le sujet de toutes les conversations, et la société aurait parié volontiers pour l’un ou pour l’autre des prétendants de la blonde fille du colonel.

Madame Fontille, trop paresseuse ou trop alourdie pour assister aux fêtes dont la bonne ville s’ébahissait, se montrait toujours charmée quand on venait chez elle.

Son esprit et sa bonne humeur y attiraient