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Page:Berenger - Les Filles du colonel.djvu/97

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à ce qu’ils croyaient être ses réflexions, sans la troubler par des conseils importuns.

Dans leur aveuglement affectueux, ils rêvaient plus et mieux pour leur chère favorite ; mais comme ce « plus » ne se dessinait pas, et que ce « mieux » pourrait n’être qu’une chimère, ils se familiarisaient avec ce projet d’union, en somme très-sortable, placement satisfaisant d’une de leurs filles…, et quand on en a trois !…

La froideur visible de sa sœur surprenait profondément Marcelle. Quoi ! Judith était aimée, et Judith hésitait !

Gela ne pouvait être compris de ce bon cœur naïf, pour qui l’amour en ménage paraissait le bonheur idéal, et qui poursuivait tout doucement son petit roman intime.

Un roman ! Marcelle ?… Oui, Marcelle qui, malgré sa réserve, n’avait pu ne pas remarquer que le lieutenant Duval se faisait son ombre.

À la promenade, il avait épié ses heures de sortie et se trouvait sur son passage.

À l’église, elle reconnaissait son pas sous l’immense voûte sonore.

Quand elle soulevait le rideau, elle l’apercevait