joue comme élément mâle dans les rites du sacrifice. Il est même sur la terre le représentant le plus direct du feu contenu dans les eaux réelles, puisque le feu terrestre ne peut s’unir qu’à des représentations des eaux, c’est-à-dire au beurre at au lait.
Ce n’est pas que l’analogie des eaux, du feu et du Soma n’ait fait considérer aussi ces autres éléments du sacrifice, ainsi que les prières, comme identiques en nature à ceux qui leur correspondent dans le ciel. Il ne faut d’ailleurs pas perdre de vue le fait que les vaches qui donnent ce lait et ce beurre ne font que rendre ce qu’elles ont emprunté, en les buvant, aux eaux du ciel, et en les paissant, aux plantes que les eaux du ciel ont fait croître.
Mais ce n’étaient pas seulement les éléments constitutifs du sacrifice qui étaient considérés comme descendus du ciel. Les hommes qui l’accomplissaient avaient eux-mêmes une origine céleste, comme le feu qu’ils allumaient. Ce mythe de l’origine céleste, et, pour préciser davantage, de l’origine ignée de la race humaine, est également, d’après le livre déjà cité, commun à tous les peuples de la race. Mais M. Kuhn ne me paraît pas avoir suffisamment mis en relief toutes les causes qui peuvent contribuer à expliquer la formation du mythe, ni même peut-être les plus importantes. Au nombre de celles-ci, il faut mentionner l’idée, naturellement suggérée par le refroidissement des cadavres, que le feu est le principe de la vie, puis le fait que l’homme redemande sans cesse, plus ou moins directement, selon que sa nourriture est animale ou végétale, aux eaux de la pluie considérées comme renfermant le feu céleste, cet élément nécessaire à la conservation et à la transmission de l’existence. Mais, en dehors de ces observations quasi scientifiques, il est encore un point dont il faut tenir grand compte. Le feu dans lequel les prêtres versaient l’offrande était lui-même considéré comme le véritable prêtre par lequel le sacrifice se consommait. Le feu du foyer domestique, identique d’ailleurs au feu du sacrifice, était le maître de maison par excellence. C’est ainsi que d’anciens noms du feu, Angiras, Vasishtha, Atri, et tant d’autres, ont pu devenir les noms d’autant de personnages qui, tout en passant pour les premiers prêtres et les premiers ancêtres, ont retenu assez fidèlement les attributs du feu pour contribuer, sinon à former, au moins à fixer le mythe de l’origine ignée de la race humaine. Il se pourrait ainsi que tel ou tel de ces