Page:Bergaigne - Le Bhâminî-Vilasa. Recueil de sentences du Pandit Djagannatha.djvu/13

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autre écrivain du même nom ? Je n’ai pas à ma disposition les moyens de contrôler et de compléter l’assertion d’Aufrecht, non plus que celle de Galanos. Le Commentateur ne nous apprend rien de son auteur, et celui-ci se borne à nous dire (Livre IV, st. 45) qu’il a passé sa jeunesse près du Maître de Dehli, ce qui peut s’appliquer à Akbar, mais aussi à bien d’autres princes. Le nom de Djagannâtha (jagan-nâtha, Maître du monde, l’un des noms de Vichnou) n’est pas rare dans la Littérature Indienne, soit comme nom d’auteur, soit comme nom de copiste. Mais je ne connais pas d’autre ouvrage attribué à Jagan-nâtha pandita-râja.

Je me suis servi, pour la présente édition, de trois manuscrits. Le premier que je nomme A est le n° 1396 de la Bibliothèque de l’East-India-House. Il comprend avec le texte le Commentaire de Manirâma. Les premiers feuillets manquent jusqu’à la stance 21 du Livre I. Après le dernier feuillet (163) il en manque aussi au moins un ; car dans son état actuel le manuscrit finit au milieu de la stance 6 de l’épilogue composé par le Commentateur. Je n’ai donc pas la date du manuscrit ; mais il ne serait pas impossible qu’il fût de la main de l’auteur du Commentaire lui-même. Il est en tout cas très-lisible et soigneusement corrigé.

Le manuscrit que je nomme B appartient à M. Fitzedward Hall, ancien bibliothécaire de l’India-House, qui a bien voulu le confier pour moi à M. Hauvette-Besnault. Il contient également le commentaire, mais il ne comprend que les deux premiers livres, le premier en 74, le second en 83 feuillets. Ce manuscrit n’a pas de valeur indépendante, les seules variantes qu’il présente relativement au manuscrit A étant des fautes de copie. Il est en effet fort incorrect. Mais il m’a été indispensable pour combler la lacune du ms. A.

Enfin mon ms. C est le n° 244 Dév. de la Bibliothèque Nationale de Paris, contenant 34 feuillets. Ce manuscrit est antérieur au Commentaire de Manirâma. Il est daté de samvat 1827, çâke 1692, c’est-à-dire 1771 de notre ère. L’ordre des stances y est un peu différent, surtout dans le Livre I, et il contient quelques stances de plus que A et B.

Comme il n’est pas impossible que le Commentateur ait changé l’ordre des stances (quoiqu’il puisse aussi s’être servi d’une recension différente du texte), j’aurais volontiers pris pour base le ms. C comme le plus ancien. Mais, outre qu’il est assez fautif, le feuillet 2 manque : je ne pouvais donc déterminer l’ordre des stances après la stance 103 dont le commen-