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Page:Berger - Les Femmes poetes de l Allemagne.djvu/16

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ajoute, dans des traductions fidèles, quelques échantillons de leur poésie. Son livre est à la fois une œuvre critique et une anthologie. Au reste, poète elle-même, elle était faite pour comprendre des poètes.

Voici d’abord une figure originale qu’elle rencontre dès le début : c’est la fameuse Rotswitha, la religieuse de Gandersheim, qui écrivit, au dixième siècle, six comédies latines à l’instar des six comédies de Térence. Des historiens modernes lui ont fait complaisamment un auditoire qu’elle n’a jamais eu. « Aux jours de fêtes, dit l’un d’eux, les grands du voisinage, les évêques, les abbés viennent à l’abbaye, et là, dans quelque bâtiment attenant au cloître, la noble assemblée écoute une comédie latine. Ne se croirait-on pas à ces représentations du dix-huitième siècle, dont les Jésuites aimaient à orner leurs fêtes scolaires ? » C’est, hélas ! une pure illusion. Il n’y a pas lieu, non plus, d’évoquer ici, comme on l’a fait, le souvenir du théâtre de Mme de Maintenon à Saint-Cyr. Les comédies de Rotswitha, qui ne sont, dans leur ensemble, qu’un éloge de la virginité, furent surtout un