Aller au contenu

Page:Berger - Les Femmes poetes de l Allemagne.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tantôt en vers. Voici l’un des billets adressés par Suléika à Hatem pour son Geburstag (anniversaire de naissance).

D’un délicat entrelacement de fleurs, — je t’ai
tressé une couronne. — Quant à t’offrir une chose
impérissable, — cela ne m’a pas été donné, hélas !

Mais sous les fines ramures fleuries — circulent
des pensées d’amour, — qui élèvent discrètement
la voix — et t’apportent mes pieux souhaits.

Les paroles qui jaillissent du cœur — sont comme
le parfum qu’exhale la corolle. — Il faut que les
fleurs parlent, — quand les lèvres gardent le silence.

Si jolis étaient les vers de son amie, que Goethe n’avait qu’à les intercaler, tels qu’ils lui arrivaient, dans les manuscrits qui parurent en 1819 sous le titre de Divan oriental-occidental signé du seul nom de Goethe.

Pourquoi le poète tut-il la part active de Marie-Anne dans cette collaboration ?

M. Bossert, en posant cette question, y répond par une réflexion que lui inspire le caractère de Marie-Anne Villemer. « Il est probable écrit-il, que si Goethe avait révélé ce qu’il devait à sa collaboratrice, celle-ci ne lui en aurait pas été reconnaissante ; elle