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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/129

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pour la Flandre, auréolée de cette inextinguible lumière qu’on appelle l’immortalité.

Et dans ce halo glorieux, un autre visage s’estompe, inséparable du premier, celui de la collaboratrice des premières heures, de l’aînée, prématurément enlevée à son pays.

Les anthologistes, les critiques, peu enclins, cependant, à mentionner dans leurs livres des noms féminins, unissent dans un même hommage ceux des « sœurs Loveling », des « deux rossignols de Nevele ».

M. Omer Wattez, dans son Étude sur la Poésie néerlandaise contemporaine en Belgique, leur a consacré de longues pages en faisant observer que les premiers ouvrages dus à leur plume eurent une influence heureuse sur les rapports assez tendus qui existaient, depuis 1830, entre la Hollande et la Flandre belge. Les critiques néerlandais, louant ces livres, y reconnurent des signes indiscutables de fraternité intellectuelle ; une collaboration plus étroite s’ensuivit entre les deux pays.

On peut donc affirmer que les sœurs Loveling tiennent une place importante — douce et harmonieuse comme un trait d’union dans la phalange des lettres flamandes dont Henri Conscience, Ledeganck, van Duyse, van Ryswick, Guido Gezelle, mevrouw Courtmans avaient provoqué le réveil et qu’illustrèrent si bien, par la suite, les poètes van Beers, Pol de Mont et leurs amis.