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Page:Berger - Les Femmes poetes de la Belgique.djvu/152

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    … et mon cœur bat et sonne
        Et tout ce que je sais
    C’est que je poserai l’immortelle couronne
        Sur le front des Français !…

Si, malgré le peu d’éclat qu’elles présentent, j’ai tenu à signaler ici la personne et l’œuvre de Mile Françoise Leroy, c’est que, bien qu’ayant ignoré l’instinct artistique qui rompra et détruira, par la suite, chez ses descendantes, le moule poncif d’un sous-romantisme périmé, cette doyenne des poétesses modernes incarne bien le type presque général de la poétesse belge.

Presque toutes celles, en effet, dont nous aurons à étudier les œuvres dans le suivant chapitre, sont, en grande majorité, non des professionnelles, vivant exclusivement du travail de leur plume, comme Mlle van de Wiele, non des amateurs, remplissant avec la poésie ou le roman le désœuvrement d’une vie fortunée, mais des professeurs, des institutrices de l’enseignement primaire, secondaire ou libre.

La littérature n’est, pour ces femmes, ni le gagne-pain obligatoire qui oblige, parfois, à tant de compromissions et entraîne, en cas d’insuccès, le découragement et l’envie, ni la forme d’un snobisme au nom de quoi, en d’autres pays, nombre de « gourmands » ont envahi et détérioré le rosier nuancé de la pensée.

La poésie, chez elles, l’emporte sur la prose parce qu’il est plus facile, en un moment de loisir, au cours d’une promenade…, ou d’une nuit d’insomnie, de rimer quelques quatrains que